r/technologymensuelle7 août 2025 à 06:10

Technologie, pouvoir et manipulation : le mois où le numérique devient politique

Quand la technologie s'invite au cœur des controverses, des manipulations et des luttes de pouvoir

Sylvain Carrie

L'essentiel

  • La manipulation numérique s’impose comme arme politique majeure
  • L’opacité des institutions alimente la défiance technologique
  • Les décisions absurdes du pouvoir révèlent la fracture avec la réalité numérique

Le mois écoulé sur r/technology aura révélé une chose : la technologie n’est plus un simple outil, mais un acteur central dans la guerre culturelle, le jeu politique et l’activisme. La satire numérique, la manipulation des masses et l’opacité institutionnelle ont rythmé les discussions, confirmant que le numérique façonne désormais la perception du réel bien plus vite que la législation ou la morale.

Manipulation, désinformation et satire numérique

L’activisme numérique prend des formes inédites, à l’image de l’opération de détournement orchestrée par une tiktokeuse piégeant les partisans MAGA avec un faux site de visites de centre de détention, redirigeant vers des ressources pour migrants. Cette satire corrosive, saluée par la communauté pour son audace et sa finesse, illustre le pouvoir de l’humour en ligne pour déstabiliser l’extrême droite et retourner la logique des plateformes contre leurs propres excès.

"4547", "non-DEI", elle cible vraiment les tics de langage MAGA, bravo..." – u/rnilf

Mais la satire flirte parfois avec la désinformation pure, comme en témoigne la diffusion d’une vidéo IA d’Obama arrêté par Trump, alimentant la confusion dans un climat déjà saturé de fausses nouvelles. Ce brouillage délibéré des frontières entre fiction et réalité nourrit une méfiance généralisée, exploitée sans scrupules par les puissants.

Surveillance, opacité et scandales institutionnels

Les soupçons autour de la mort d’Epstein ont trouvé un nouvel écho avec la révélation de vidéos de surveillance éditées par le FBI, puis l’existence d’une version complète cachée. La communauté ne s’y trompe pas, dénonçant un énième épisode d’impunité institutionnelle et d’omerta numérique, alors que le gouvernement tente de rassurer sans convaincre.

"C'est un cas classique de dissimulation, avec tous les ingrédients : incompétence, mensonges, peur du pouvoir..." – u/i_dont_do_you

La manipulation et la fuite d’informations s’étendent même aux icônes culturelles, avec le piratage d’Elmo pour exiger la publication des fichiers Epstein, preuve que l’indignation numérique n’a plus de limite symbolique.

Pouvoirs, argent et absurdités technologiques

Au sommet de l’État, la technologie devient l’outil d’un pouvoir décomplexé. L’annonce d’un contrat massif pour xAI d’Elon Musk, juste après un scandale antisémite, fait grincer des dents la communauté, qui y voit plus un jeu d’influence et de connivence qu’un investissement stratégique.

La présidence multiplie les décisions absurdes : demander aux Américains de payer la dette nationale par Venmo, menacer de priver de fonds les États qui veulent rendre l’Internet abordable, ou s’en prendre à Nvidia sans en connaître l’existence. Ces épisodes soulignent la déconnexion croissante entre décideurs et réalité technologique, et laissent la communauté tour à tour consternée et amusée.

"Le plus grand groupe par capitalisation ? Jamais entendu parler. Ils font des chips ? J'adore les chips." – u/puts_on_calls

Dans ce chaos, certaines avancées sociétales percent, à l’image de la décision d’Uber permettant aux femmes de choisir leurs conductrices, signe que la technologie reste un terrain de lutte pour l’inclusion et la sécurité, même au milieu des tempêtes politiques.

Sources

Questionner les consensus, c'est faire du journalisme. - Sylvain Carrie

Questionner les consensus, c'est faire du journalisme. - Sylvain Carrie

Mots-clés

désinformationsurveillanceEpsteinTrumptechnologie et politique