r/technologymensuelle4 août 2025 à 06:27

Technologie, pouvoir et subversion : le mois où la tech s'est rebellée

Désinformation, activisme et luttes pour le contrôle numérique – l’heure du grand affrontement

Sylvain Carrie

L'essentiel

  • Explosion de la désinformation par IA et détournement viral
  • Technologie utilisée comme outil d’activisme et de résistance face à l’État
  • Crise de confiance dans l’industrie technologique et dans la transparence institutionnelle

La technologie n’est plus un simple outil : elle s’impose comme le cœur du bras de fer politique, social et culturel qui secoue l’Amérique. Ce mois-ci sur r/technology, la frontière entre innovation, activisme et manipulation n’a jamais été aussi poreuse. À l’ère de la désinformation générée par IA, des applications de résistance et des scandales d’État, la tech devient le terrain de toutes les luttes.

La désinformation numérique et la guerre des images

L’irruption de la désinformation pilotée par intelligence artificielle atteint de nouveaux sommets, comme en témoignent les réactions à la diffusion d’une vidéo IA d’Obama arrêté par le FBI, relayée par Trump. La manipulation de la perception publique par de faux contenus devient une arme politique à part entière, accentuée par la viralité des réseaux sociaux. Le détournement numérique s’infiltre jusque dans le divertissement, avec le piratage d’Elmo pour dénoncer le scandale Epstein ou encore la création d’une fausse entreprise de visites de centre de détention destinée à piéger les soutiens de Trump et à rediriger leur attention vers des ressources d’aide aux migrants.

"Je suis tellement habitué à voir Elon appelé Elmo, j’ai été surpris que ce soit le vrai personnage cette fois…" – u/Irregular_Person

Le détournement de l’attention, la satire et la viralité deviennent des instruments de lutte, révélant une société où la frontière entre l’absurde et le réel s’estompe dangereusement.

Technologie, activisme et résistance à l’État

Face à la surveillance et à la répression, les citoyens s’emparent eux aussi de la technologie pour résister. L’application ICEBlock permet de signaler en temps réel la présence d’agents ICE, suscitant la fureur du gouvernement et une chasse aux développeurs d’applications « anti-ICE ». Cette offensive judiciaire, critiquée pour son caractère liberticide, incarne la crispation du pouvoir face à une population qui détourne les outils numériques pour se défendre.

"Les gens sont tellement plus créatifs et passionnés que l’État… Vous n’arriverez jamais à empêcher les gens de faire ce qui est juste." – u/Askingforsome

Dans ce climat, l’innovation se fait subversive, le hacking devient acte politique, et chaque nouvelle fonctionnalité – comme la possibilité pour les femmes sur Uber d’éviter d’être appariées à des hommes – est scrutée comme une avancée ou une menace potentielle.

Scandales, opacité et luttes de pouvoir dans l’industrie technologique

L’autre grande obsession du mois : la transparence, ou plutôt son absence, dans les sphères du pouvoir. Les débats autour des vidéos coupées de la prison d’Epstein et l’existence d’enregistrements cachés par le FBI nourrissent le feu des théories du complot et illustrent la défiance profonde vis-à-vis des institutions. L’opacité se double d’un mélange toxique d’incompétence et de manipulation, comme le souligne l’épisode où Trump menace de démanteler Nvidia sans même savoir ce qu’est l’entreprise, révélant une fracture abyssale entre décideurs et acteurs de la tech.

Au cœur de cette tourmente, la collusion entre pouvoir politique et grandes entreprises s’expose, notamment avec l’attribution d’un contrat de 200 millions de dollars à xAI juste après un scandale antisémite impliquant leur IA Grok. La suspicion d’arrangements de coulisse – certains y voient un « achat du silence » – alimente la défiance généralisée.

"On dirait un pot-de-vin…" – u/blakfeld

La technologie n’est plus neutre : elle est le miroir, le levier et le théâtre des tensions qui fracturent la société américaine.

Sources

Questionner les consensus, c'est faire du journalisme. - Sylvain Carrie

Questionner les consensus, c'est faire du journalisme. - Sylvain Carrie

Mots-clés

désinformationactivismeEpsteinTrumpmanipulation numérique