Les États resserrent l’étau entre guerre hybride et choc social

Les drones frappent l’industrie russe, la Norvège récuse Musk, l’Allemagne relève les salaires.

Liza Virmax

L'essentiel

  • Des milliers de travailleurs nord-coréens sont envoyés en Russie sous couverture de chantiers.
  • Le fonds souverain norvégien refuse une rémunération de 1 000 milliards pour Elon Musk.
  • L’Australie promet trois heures d’électricité gratuites par jour pour absorber le surplus solaire.

Le fil d’actualité ne ment jamais : les États reprennent la main, les oligarques s’étranglent, et les guerres se camouflent en chantiers. Reddit gronde, décape, et montre ce que les chaînes d’info aseptisent : un monde qui accélère dans le brouillard, pendant que les puissants bricolent la loi et la morale comme des options sur catalogue.

Trois lignes de force claquent aujourd’hui : la guerre diffuse qui déborde les frontières, la lutte frontale entre capital et travail, et le retour autoritaire de l’État dans les zones grises de l’économie et du quotidien. C’est laid, mais c’est net.

Guerre à bas bruit, masques épais

Le théâtre se déplace derrière les façades. On apprend l’envoi de milliers de « ouvriers » nord-coréens en Russie déguisés en maçons, une main-d’œuvre qui sent la troupe et la guerre par procuration, dans un sordide troc de technologie et de devises que personne ne contrôle vraiment à part les autocrates eux-mêmes, via cette enquête sur les travailleurs nord-coréens déployés en Russie. En face, des drones signent leur signature : des frappes ukrainiennes sur des usines et raffineries russes, provoquant des coupures massives et rappelant que l’économie est un front comme un autre, comme le montre ce récit des attaques contre les sites industriels russes. Et au milieu, la vérité élémentaire que crache un président en état de siège : l’appel de Volodymyr Zelensky à une aide conjointe États‑Unis–Europe n’a rien d’un caprice, c’est la condition minimale pour freiner un empire qui carbure à l’impunité.

"Ce n’est pas une « subtilité juridique ». L’administration Trump bombarde illégalement des bateaux sud‑américains." - u/epicredditdude1 (674 points)

La réalité suit : la présidence américaine tord la loi sur les pouvoirs de guerre et prépare en douce des opérations contre les cartels, pendant qu’un juge suspend un déploiement intérieur et que le Pentagone verrouille l’information, comme le détaille ce dossier sur le bras de fer autour des frappes et d’une éventuelle campagne au Mexique. Même Rome sonne l’alarme : le pape Léon XIV fustige le déploiement militaire américain au large du Venezuela, rappelant qu’on ne gagne rien à multiplier les canonnières. On lui répondra par le cynisme habituel ; mais ce sont les civils qui paieront, encore.

Capital contre travail : qui encaisse, qui paie ?

Quand la finance cesse d’applaudir l’ego, c’est que la farce ne fait plus rire. Le plus gros fonds souverain de la planète vient de dire stop : le fonds norvégien refuse le pactole de mille milliards promis à Elon Musk. Les ventes dégringolent, l’image brûle, et les actionnaires se souviennent que la valeur, ce n’est pas un culte. Ce n’est pas de la morale, c’est de l’hygiène.

"Évidemment la bonne décision. Elon est une monnaie usée, certainement pas une valeur à 1 000 milliards pour les investisseurs de Tesla." - u/lordm30 (8677 points)

En face, le travail arracherait presque un rattrapage : le gouvernement allemand valide la plus forte hausse de salaire minimum de son histoire, étalée sur deux ans. Traduction : on lutte contre l’érosion du pouvoir d’achat avec un seau d’eau pendant que l’incendie des prix continue. Mais c’est un signal : l’ère des dividendes sans contrepartie sociale vacille, même chez les orthodoxes de la rigueur.

Quand l’État réinvestit les zones grises

La répression s’abat sur une économie hors‑sol que tout le monde a laissée proliférer : la justice chinoise condamne à mort des chefs de la mafia de l’arnaque de Laukkaing, ces empires de casinos et d’arnaques numériques qui ont réduit des milliers de jeunes à l’esclavage. On n’aime pas la peine capitale, mais on ne niera pas l’ampleur du crime organisé à ciel ouvert, nourri par la passivité des juntes et l’appétit des plateformes.

"Ce ne sont pas que des escrocs, ce sont des trafiquants d’êtres humains qui kidnappent, torturent et tuent; des jeunes attirés par de faux emplois se retrouvent emprisonnés et réduits en esclavage par ces gangs." - u/SitInCorner_Yo2 (893 points)

Dans le registre du quotidien, on teste aussi la puissance publique comme amortisseur : l’Australie promet trois heures d’électricité gratuites par jour pour absorber le trop‑plein solaire et alléger les factures, une manière de gouverner la transition par l’usage et non par la punition. Ailleurs, on joue la dureté symbolique : en Allemagne, Friedrich Merz intime aux réfugiés syriens de rentrer comme si la guerre s’achevait par décret. On habille la fatigue sociale en fermeté politique, et l’on espère que personne ne regardera derrière le rideau.

Observer l'absurde est une chose. Reprendre son pouvoir individuel en est une autre. Osez-le! - Liza Virmax

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Sources