L’État durcit les peines mais expose des failles systémiques

Les prisons saturées, un piratage du TAJ et des défections policières dévoilent la crise

Liza Virmax

L'essentiel

  • Les excès de vitesse de plus de 50 km/h sont requalifiés en délit malgré des prisons saturées
  • Un accès non autorisé au fichier TAJ a duré 26 jours, protégé par un code à six chiffres
  • Des démissions dans les forces de l’ordre se multiplient, fragilisant la capacité opérationnelle

Noël dévoile l’état réel du pays : sous les guirlandes, la solitude, la débrouille et la rage sourde cohabitent, pendant que l’appareil d’État serre la vis d’un côté et laisse des trous béants de l’autre. Ici, on ne récite pas la liturgie des chaînes de soumission ; on observe ce que les conversations révèlent, sans anesthésie.

Institutions en vrac : réprimer plus, sécuriser moins

Le durcissement pénal des excès de vitesse de plus de 50 km/h, désormais délit, est applaudi par l’ivresse affichée d’une fermeté tardive, mais les prisons pleines rendent la posture creuse ; ce contraste transpire dans le débat autour du nouveau seuil répressif. C’est l’éternelle chimère d’un État qui croit dissuader par le marteau sans s’offrir les moyens de l’appliquer, préférant la dramaturgie à l’efficacité.

"Ça n'aura pas d'effet de durcir les peines si elles ne sont pas appliquées. Il est plus efficace d'augmenter la probabilité de se faire chopper que la lourdeur de la peine" - u/_patator_ (224 points)

Et pendant qu’on menace de geôles les chauffards, l’incroyable intrusion dans les fichiers policiers TAJ via CHEOPS révèle une défaillance systémique, exposée par l’affaire de piratage où un code à six chiffres protège des données sensibles. Le malaise est plus profond encore : de l’autre côté du badge, des policiers et gendarmes qui démissionnent confessent ne plus savoir s’ils sont « du bon côté », signe que la verticalité autoritaire fissure aussi ceux censés la faire respecter.

Noël sans fard : chaleur bricolée, solitude crue et automate en embuscade

Au milieu des lampions, un témoignage sur la solitude de Noël creuse la brèche : on ne devient pas amer par nature, on le devient par abandon social répété. À l’opposé, un simple salut de saison rappelle la politesse minimale qui tient encore les fils d’une communauté fatiguée.

"Je trouve ça très beau malgré la situation que tu décris d’avoir la force d’un sincère « Joyeuses fêtes ». Reçoit un câlinternet, doux anonyme à la belle plume" - u/Kapau_ (135 points)

La comédie des présents, elle, expose notre rapport aux objets et aux gestes : le fil des cadeaux ratés croise celui des présents réussis, où l’attention authentique bat la marchandise jetable. Et pendant que l’artisanat disparaît, l’irruption des fleuristes en distributeur automatique illustre la mutation pragmatique : quand la ville ferme, l’automate vend la rose. À défaut de lien social, on s’achète une marque de présence.

"J'ai eu un tablier en faux tissu de merde fait en chine avec une illu claquée faite par IA" - u/Friendly-Maybe-5139 (616 points)

Grotesque politique : insultes bénies et cynisme d’exportation

Quand le spectacle prend le micro, il s’en prend à tout le monde : le salut vengeur de Noël signé par l’ancien président américain dévoile une scène où l’invective tient lieu de projet. Le vacarme transatlantique se déverse chez nous, et l’on rit jaune en reconnaissant qu’il n’y a plus de ligne entre caricature et pouvoir.

"Je le dis, je le soutiens et je le répète : Donald Trump est en réalité contrôlé façon ratatouille par la rédaction du Gorafi ! Je ne vois pas d'autres explications" - u/TheEkitchi (366 points)

Sur un autre front, la mise en exemple d’un néonazi en Russie devant des collégiens, en pleine rhétorique de « dénazification », matérialise l’indécence d’un monde où l’idéologie la plus immonde se recycle en pédagogie officielle. Nous vivons une époque qui n’a plus peur de se contredire, seulement d’être vue sans sa mise en scène.

Observer l'absurde est une chose. Reprendre son pouvoir individuel en est une autre. Osez-le! - Liza Virmax

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Sources