La plainte vise le chef du gouvernement, Dassault optimise

Les révélations industrielles, la crise de sécurité et les débats mémoriels nourrissent la défiance.

Michel-Ande Gesmond

L'essentiel

  • Un témoignage sur l’affaire al-Durah reçoit 1 361 soutiens.
  • Des membres d’un réseau d’extrême droite sont condamnés jusqu’à deux ans de prison.
  • La famille Dassault obtient un statut fiscal avantageux pour sa holding.

La journée sur r/france s’ouvre comme un rideau que l’on hésite à lever: une mémoire blessée, une vertu affichée et un sentiment de sécurité qui se fissure. Entre lucidité et fatigue morale, la communauté réécrit ses récits, tantôt avec tendresse, tantôt avec rage retenue, comme si le pays tout entier s’excusait de ne plus savoir qui croire.

Mémoire vive, mémoire trahie

Le fil le plus incandescent s’est rallumé autour du retour sur l’image du petit Mohammed al-Durah, lorsque la communauté revisite l’archive tragique captée par France 2 à Netzarim, dans un témoignage qui serre la gorge. On y entremêle le poids des images, la précarité de la vérité, et l’éternelle question: qu’acceptons-nous de voir quand l’innocence est mise en joue?

"Le 30 septembre 2000, il y a exactement 25 ans… Talal Hassan Abu Rahmeh filme les manifestations, puis les tirs; à quelques mètres, le petit Mohammed blotti dans les bras de son père." - u/Yannama (1361 points)

Ce rappel se heurte à une autre mémoire oubliée: un fait méconnu sur le suffrage universel où, un temps, les femmes ont voté quand certains hommes ne le pouvaient pas; un renversement discret qui questionne la façon dont l’histoire distribue la lumière et l’ombre. Pendant que l’on recoud ces chronologies, un fil rouge revient: la complaisance envers les puissants, mise à nu par un inventaire des scandales industriels qui, à force d’échos, sonne comme un glas moral.

"Des citoyens qui cassent des vitrines sont voués aux gémonies, des multinationales qui empoisonnent depuis des générations ne paient jamais vraiment." - u/99pitchs (126 points)

Vertus affichées, comptes truqués

Le théâtre du pouvoir s’est rejoué à Paris: une plainte contre le Premier ministre pour un diplôme au contour brumeux, avec en toile de fond un “mépris social” brandi comme bouclier. Vertu proclamée, réalité contredite; la défiance mijote, à feu doux mais constant.

"« J’ai ressenti dans cette fausse polémique une forme de mépris social ». Mon canard, il faut arrêter de détourner les mots de leur sens." - u/taigaV (478 points)

Dans le même souffle, la famille Dassault ajuste sa mécanique patrimoniale avec un statut fiscal avantageux pour la holding, pendant que l’éditorialisme moral vacille: un dîner de connivence exposé sans pudeur révèle une vertu de circonstance. Dans ce bal des postures, l’ange du civisme se fatigue, le démon du cynisme s’éclaircit la voix.

Sécurité en clair-obscur

L’océan lui-même tremble d’ironie: un sous-marin russe en perdition rappelle que la puissance brute a ses failles, tandis que Moscou exige que Paris et Londres entrent dans le grand théâtre du désarmement. Entre menaces et négociations, la sécurité ressemble à un fil tendu qui craque sans rompre.

"Venant du pays qui a fait désarmer l’Ukraine pour l’ensuite menacer de bombes tous les trois-quatre matins, ça donne furieusement envie de négocier." - u/Yseader (944 points)

Et sur terre, l’angoisse change de visage: des condamnations pour un réseau d’extrême droite révèlent une justice qui semble hésiter entre exemplarité et mansuétude, pendant que la ville cherche une autre voie, plus humble et moins toxique, à travers l’initiative d’un élu qui, avec un rat sur l’épaule, pose la question des nuisibles – ou des alliés invisibles. La sécurité, finalement, n’est peut-être que le nom donné aux peurs que l’on accepte d’apprivoiser.

Entre l'ombre et la lumière, je cherche encore la vérité. - Michel-Ande Gesmond

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Sources