Sur r/france aujourd’hui, la comédie du pouvoir se mêle au désastre global. On rabote des privilèges à Paris pendant qu’on incendie les consciences à Gaza, et l’on s’écharpe sur l’information comme on s’arrache une proie. Trois lignes de fracture, une même lassitude: l’impuissance organisée.
Privilèges rabotés, rente préservée: le grand numéro d’équilibrisme
Quand le pouvoir promet de couper le robinet pour ses propres barons, c’est qu’il a flairé l’angle comm’ qui coûte peu. L’illustration parfaite tient dans l’annonce de Sébastien Lecornu sur la suppression des « avantages à vie » des ex-ministres. Dans le même souffle, la technostructure ajuste sa morale budgétaire: le gouverneur de la Banque de France réclame une contribution ciblée des hauts patrimoines, mais surtout des coupes, toujours des coupes. Décor immuable: les sacrifices pour la plèbe, la mansuétude pour la rente.
"Euh mais c’est… bien ? Après 8 ans de Macronie j’avoue que je cherche très fort l’entourloupe. (À part la démagogie évidente, hein.)" - u/Seraphinou (1048 points)
Dans ce théâtre de marionnettes, le MEDEF joue les insurgés et menace d’une « grande manifestation » si on touche aux impôts des entreprises, pendant que la carte postale nationale change de propriétaire: le Qatar détient désormais un cinquième des façades des Champs-Élysées. Alors, certains rêvent d’une rupture démocratique radicale, jusqu’à se demander si le tirage au sort ne vaudrait pas mieux que nos professionnels de la représentation. Symptôme d’époque: quand la politique se contente d’effets d’annonce, la société fantasme l’algorithme civique.
Murs numériques et batailles d’ondes: qui parle, qui censure, qui encaisse
La censure porte un uniforme différent selon les latitudes, mais l’objectif est le même: tenir la laisse. À l’Est, la fissure est technique et spectaculaire, avec la fuite massive sur le grand pare-feu numérique chinois. Ici, on préfère les guerres de plateau et les offensives symboliques: la bataille ouverte entre Radio France et l’empire Bolloré dit tout d’un paysage médiatique où l’objectivité est devenue un mot creux, brandi comme un totem par ceux qui tordent le réel.
"Tous ces intolérants, ces sectaires, ces doctrinaires ne veulent qu’une seule ligne, ils imposent leur récit" [en passant devant un miroir] - u/TrueRignak (229 points)
Outre-Atlantique, la pente ne se cache plus: après l’assassinat de Charlie Kirk, Washington annonce une répression contre la « gauche radicale ». La mécanique est rôdée: fabriquer un ennemi intérieur, saturer l’espace public de mots d’ordre, et confondre la force avec la légitimité. Les murs numériques, les mégaphones privés et l’État pénal se donnent la main: même chorégraphie, continents différents.
Gaza, l’embrasement et le déni organisé
Dans le vacarme des éléments de langage, la réalité s’écrit au passé simple du fracas. « Gaza brûle » et les frappes nocturnes s’abattent, pendant que chancelleries et institutions additionnent les condamnations sans conséquences. La grammaire de la force se suffit à elle-même; elle n’a pas besoin de preuves, seulement d’itérations.
"Et maintenant il ne se cache plus derrière « il y a le Hamas caché ». Depuis le début il voulait juste raser Gaza." - u/RageLolo (144 points)
Et quand une commission de l’ONU accuse officiellement Israël de génocide et vise Benjamin Netanyahu, le mot tabou arrive trop tard, happé par des mois de déflagrations et de renoncements. On feint l’effroi, on renvoie aux historiens, on attend la prochaine nuit. La routine du courage différé, signature d’un ordre mondial qui a troqué la justice contre la gestion du scandale.